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Starcloud et Nvidia : des centres de données solaires en orbite pour l’IA

Publié le 25 octobre 2025 • Intelligence Artificielle

Starcloud et Nvidia : des centres de données solaires en orbite pour l’IA

La startup Starcloud, soutenue par le programme Inception de Nvidia, propose de déplacer des centres de données en orbite pour les alimenter directement par l’énergie solaire. Le premier satellite de la société, équipé d’une puce graphique Nvidia H100, est prévu pour novembre.

Le principe

L’idée repose sur un constat simple : hors atmosphère, les panneaux solaires reçoivent davantage de lumière et ne sont pas soumis aux aléas météorologiques ni à l’accumulation de poussière. Plutôt que de transmettre l’électricité vers la Terre – opération coûteuse et sujette à pertes – Starcloud veut consommer cette énergie sur place, à bord de satellites servant de modules de calcul.

Ce que prévoit Starcloud

  • Lancement du premier satellite Starcloud-1 en novembre, un engin de 60 kg embarquant une puce Nvidia H100 ; selon la société, il offrira une puissance de calcul cent fois supérieure à tout autre ordinateur déjà en orbite.
  • Si le premier vol est concluant, un deuxième satellite commercial est programmé en 2026.
  • Les satellites sont conçus comme des modules combinables : l’objectif à terme est de former un centre de données de l’ordre de 5 GW, alimenté par une centrale solaire de plusieurs kilomètres de côté (Starcloud évoque environ 4 km de côté pour la ferme solaire associée).
  • Chaque module est pensé pour une durée de vie d’environ dix ans et pour une redondance à plusieurs niveaux afin de limiter l’impact des pannes impossibles à réparer in situ.

Bénéfices attendus

Selon Nvidia et Starcloud, l’exploitation en orbite permettrait de diviser par dix les coûts énergétiques et, même en tenant compte du lancement, de réduire d’un facteur similaire l’empreinte carbone. L’absence d’atmosphère facilite aussi le rejet de chaleur vers l’espace, évitant des systèmes de refroidissement terrestres gourmands en eau.

Défis techniques et limites

  • Le refroidissement spatial ne peut pas utiliser la convection ou la conduction : tout se fait par rayonnement, ce qui exige de grands radiateurs. Starcloud affirme développer des radiateurs ultralégers capables de dissiper 633 W/m² ; pour un centre de 5 GW, cela représenterait près de 8 km² de surface de dissipation, soit environ la moitié de la surface nécessaire aux panneaux solaires.
  • L’intervention humaine pour remplacer un composant défaillant n’est pas envisageable ; la solution proposée repose sur la modularité, la redondance et l’espace moins corrosif pour prolonger la durée de vie des composants.
  • Les risques de collision avec des débris spatiaux existent : Starcloud prévoit de placer ses satellites sur des orbites moins fréquentées et s’appuie sur l’expérience de la Station spatiale internationale, qui montre la résilience des panneaux malgré des micro-impacts.

Vers une solution viable ?

Le soutien de Nvidia renforce la crédibilité du projet, mais plusieurs inconnues demeurent. Il faudra observer les performances et la fiabilité des premiers satellites pour juger si des centres de données spatiaux de plusieurs gigawatts sont réalisables et économiquement pertinents à grande échelle.

En l’état, Starcloud présente une approche ambitieuse face à la croissance rapide des besoins énergétiques liés à l’intelligence artificielle, en misant sur l’abondance solaire en orbite et sur une architecture modulaire pour compenser l’impossibilité d’une maintenance traditionnelle.

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