RGPD et IA : la polémique autour du projet ‘Omnibus’ de la Commission européenne
RGPD et IA : la polémique autour du projet ‘Omnibus’ de la Commission européenne
La Commission européenne est au centre d’une vive controverse après l’annonce d’un texte présenté comme destiné à « assouplir » certaines protections du Règlement général sur la protection des données (RGPD) afin de favoriser l’innovation en intelligence artificielle (IA). De nombreuses associations et élus craignent que ces changements n’affaiblissent les droits numériques des citoyens européens.
Des associations mobilisées
Dans une lettre ouverte adressée à la Commission, 127 collectifs, parmi lesquels Amnesty International, Féministes contre le cyberharcèlement et Transparency International, appellent les responsables bruxellois à s’opposer à ce qu’ils qualifient de « plus grand recul pour les droits numériques fondamentaux de l’histoire de l’Europe ». Le média Contexte a relayé ces réactions.
Selon ces organisations, la simplification du cadre de régulation permettrait d’accorder trop de latitude aux développeurs d’IA et aux autorités, avec des conséquences concrètes :
- contrôle facilité des téléphones et d’autres appareils personnels ;
- accès et usage potentiellement élargi des données issues de voitures connectées et d’objets domotiques ;
- risque de révéler des informations de localisation et des habitudes de fréquentation des personnes ;
- affaiblissement des garde-fous visant à garantir le développement sûr et non discriminatoire de l’IA.
Une opposition politique
La contestation ne se limite pas aux ONG. Au Parlement européen, les groupes sociaux-démocrate et Renew ont exprimé leurs réserves. Ils dénoncent notamment :
- des atteintes potentielles aux normes européennes en matière de vie privée ;
- la capacité des grandes plateformes à contourner ou défier les règles existantes ;
- le risque que des entreprises manipulent ou exploitent des données stockées sur des appareils personnels.
Face à ce tir groupé, le texte dit « Omnibus » risque d’avoir du mal à convaincre le Parlement. Si des mesures de simplification sont acceptées, les parlementaires insistent pour qu’elles ne se fassent pas « au prix de nos valeurs européennes », selon le groupe Renew.
Contexte
Le débat intervient dans un contexte où le RGPD reste la pierre angulaire de la protection des données en Europe. Toute modification perçue comme une érosion de ces protections suscite une vigilance forte, de la part des associations comme des élus.
Articles connexes
Meta gagne en justice : acquisitions d’Instagram et WhatsApp jugées légales
Meta gagne en justice : acquisitions d’Instagram et WhatsApp jugées légalesUn juge fédéral a statué en faveur de Meta Platforms en décidant que les rachats d’Instagram et de WhatsApp ne violaient pas les lois antitrust et n’ont pas constitué un monopole illégal dans les services sociaux. La décision, rendue par le juge James E. Boasberg […]
Australie : 16 ans minimum pour publier sur les réseaux sociaux, la nouvelle règle entre en vigueur
Australie : 16 ans minimum pour publier sur les réseaux sociaux, la nouvelle règle entre en vigueurCe qui changeÀ partir du 10 décembre, les internautes australiens de moins de 16 ans ne pourront plus publier, commenter ou participer à des discussions sur les réseaux sociaux. La loi, votée l’an dernier, relève l’age minimum de trois […]
Brésil: Operation Endpoint démantèle un empire IPTV et met hors service 118 sites
Brésil: Operation Endpoint démantèle un empire IPTV et met hors service 118 sitesTrois des services IPTV les plus répandus d’Amerique du Sud ont ete neutralises simultanement au Bresil lors d’une operation coordonnee menee par le Gaeco. L’operation, nommee « Operation Endpoint », visait a demanteler un reseau pirate devenu si massif qu’il fonctionnait presque comme un operateur […]