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Neutralité carbone des GAFAM : un changement comptable qui peut tout bouleverser

Publié le 4 novembre 2025 • Actu

Neutralité carbone des GAFAM : un changement comptable qui peut tout bouleverser

De nombreuses entreprises du numérique affichent des objectifs de « neutralité carbone ». Mais une évolution de la méthode de comptabilisation des émissions pourrait remettre en question ces bilans, y compris pour des acteurs comme Google.

Ce qui change

Selon le Financial Times, l’Union européenne, la Californie et le Conseil mondial des affaires pour le développement durable (WBCSD) se sont accordés sur une nouvelle méthode de compatibilité des émissions de gaz à effet de serre. Le principe est simple : les crédits carbone pris en compte dans le bilan environnemental d’une entreprise devront désormais être générés au même moment et sur le même marché que les émissions qu’ils prétendent compenser.

Cette règle vise à supprimer la dissociation qui permettait d’acheter de l’électricité « propre » n’importe où dans le monde pour neutraliser des émissions locales. Exemple souvent cité : une entreprise peut financer un parc éolien au Zimbabwe et faire valoir une neutralité carbone pour des centres de données fonctionnant au charbon aux États-Unis.

Conséquences pratiques

  • La nouvelle définition renforce l’exigence d’un lien temporel et géographique entre l’énergie achetée et l’énergie utilisée, afin de rendre les crédits plus crédibles.
  • La différence entre l’indicateur « marché » (achats de certificats verts) et l’indicateur « local » (pollution réelle en équivalent CO2) avait permis à certaines entreprises du numérique de déclarer des émissions en moyenne 7,6 fois inférieures à la réalité, selon les constats évoqués dans les médias.
  • Des centaines de milliers de tonnes de CO2 auraient ainsi été masquées par des pratiques de « comptabilité créative ».

Calendrier et obstacles

Ces nouvelles règles doivent encore faire l’objet d’une consultation publique, au cours de laquelle les lobbies de la tech tenteront probablement d’influer sur le texte. Si le changement est adopté, la transition vers le nouveau système prendra plusieurs années.

Un facteur aggravant : l’essor de l’IA

Parallèlement, la croissance rapide de l’usage des modèles d’intelligence artificielle générative pourrait accroître significativement la consommation énergétique et les émissions des GAFAM avant même que la nouvelle comptabilité ne soit pleinement appliquée.

En résumé, la réforme vise à rapprocher responsabilité déclarée et impact réel. Son adoption et sa mise en œuvre détermineront si les promesses de neutralité carbone des grandes entreprises du numérique restent crédibles.

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