Microsoft intègre l’IA à Windows 11 : réactions, réorganisation et enjeux

La confirmation récente que Windows doit évoluer vers une plateforme pilotée par l’intelligence artificielle a suscité une vague de critiques inhabituelle. Le président de la division Windows, Pavan Davuluri, a annoncé sur X que « Windows évolue vers un OS agentique », déclenchant des réactions massives et largement négatives sur les réseaux sociaux.

Une réorganisation pour faire de Windows un « OS agentique »

Microsoft a récemment recomposé ses équipes d’ingénierie pour rapprocher le développement du cœur de Windows et celui de l’interface et des fonctionnalités grand public. Selon un mémo interne cité par The Verge, cette consolidation vise à « concrétiser notre vision de Windows en tant qu’OS agentique ».

Le concept d’OS agentique décrit un système capable d’anticiper les besoins, d’automatiser des tâches complexes et d’orchestrer des actions sans intervention humaine permanente. Dans cette vision, des agents IA comme Copilot pourraient gérer de façon proactive fichiers, applications et ressources.

Sur le plan organisationnel et stratégique, Microsoft a centralisé ses outils d’IA en créant la division CoreAI en janvier 2025, puis en intégrant GitHub en août pour renforcer ses capacités.

Une réaction publique plus hostile que prévu

La proportion et la vivacité des commentaires sous le message de Davuluri ont surpris. De nombreux internautes ont exprimé leur rejet catégorique : « Arrêtez ces absurdités. Personne ne veut ça » ou encore « Vous recevez des retours massivement négatifs sur tout ce qui touche à l’IA. Et pourtant vous persistez. Pourquoi ? »

Ces réactions ne se limitent pas aux cercles d’experts : forums, fils de discussion et réseaux sociaux reflètent un consensus critique sur la direction prise par Microsoft.

Les reproches ciblent les priorités et l’expérience utilisateur

Les critiques portent moins sur l’IA comme technologie que sur le fait que Microsoft ne répondrait pas aux problèmes quotidiens de ses utilisateurs. Parmi les griefs récurrents :

• la stabilité jugée insuffisante du système, chaque mise à jour semblant apporter de nouveaux dysfonctionnements;
• les tentatives répétées pour pousser les utilisateurs vers OneDrive et vers Copilot;
• l’obligation d’utiliser un compte Microsoft à l’installation, incomparable selon certains commentateurs avec la possibilité d’un compte local sur d’autres systèmes modernes;
• la perception que Windows est de plus en plus instrumentalisé pour générer des revenus récurrents via des services.

Un commentateur résume la tonalité de ces critiques : « Vous avez complètement détruit ce qui était déjà un produit très imparfait à la base. »

Entre ambition technologique et attentes des utilisateurs

Satya Nadella, PDG de Microsoft, a évoqué en début d’annee que l’IA comprime « trente ans de changement en trois ans ». Cette accélération inquiète cependant les utilisateurs qui veulent avant tout un système stable et respectueux de leur vie privée. Beaucoup redoutent qu’un agent autonome consulte ou modifie des fichiers sans consentement explicite.

La tension actuelle illustre un écart important entre l’ambition de Microsoft de transformer Windows autour de l’IA et les attentes concrètes d’une large partie de sa base d’utilisateurs. Le défi pour l’entreprise sera d’articuler cette transformation sans négliger la stabilité, le contrôle utilisateur et la clarté des choix commerciaux.