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Lucy : un ordinateur quantique photonique de 12 qubits installé au TGCC pour la recherche européenne

Publié le 30 octobre 2025 • Intelligence Artificielle

Lucy : un ordinateur quantique photonique de 12 qubits installé au TGCC

Livraison et contexte

Quandela, Genci et le CEA ont annoncé la livraison de Lucy, un ordinateur quantique photonique, au Très Grand Centre de calcul (TGCC) du CEA en France. Fournie par le consortium franco-allemand Quandela – Attocube systems AG, cette machine a été acquise via le consortium EuroQCS-France sous l’égide de l’EuroHPC Joint Undertaking.

Lucy sera hébergé et opéré au TGCC et couplé au supercalculateur Joliot-Curie. Selon les partenaires, il s’agit du système quantique photonique le plus puissant jamais déployé en Europe.

Technologie et capacités

Lucy est un ordinateur quantique photonique numérique universel de 12 qubits. Les qubits photoniques se distinguent par leur connectivité intrinsèque et certaines caractéristiques de vitesse et de stabilité, des éléments que les responsables jugent importants pour comparer différentes architectures quantiques.

La plateforme est conçue pour faciliter l’expérimentation d’algorithmes quantiques, l’exploration de flux de travail hybrides entre calcul haute performance (HPC) et calcul quantique, et le développement des premières applications pratiques dans des domaines variés.

Accès, programmation et formation

Le système est en phase d’acceptation avant ouverture aux chercheurs européens début 2026. Pour préparer cette mise en service, EuroHPC et Genci offrent déjà un accès à distance à d’autres processeurs quantiques photoniques via le portail eDARI.

Les utilisateurs pourront programmer avec des environnements comme Perceval et MerLin, adaptés au machine learning quantique. Genci, le CEA et Quandela organisent des webinaires et des sessions de formation pour accompagner chercheurs et industriels lors de leurs premiers pas.

Cas d’usage identifiés

Parmi les premiers cas d’usage ciblés figurent :

  • l’optimisation des réseaux énergétiques et l’intégration des énergies renouvelables (en collaboration avec EDF et Enedis) ;
  • la modélisation et l’évaluation des risques financiers (partenariats avec des acteurs comme le Crédit Agricole) ;
  • la logistique et la gestion des chaînes d’approvisionnement ;
  • la conception aérospatiale et l’optimisation de trajectoires.

Les premiers retours d’expérimentation se feront également sur des processeurs Quandela accessibles à distance afin de faciliter la montée en compétence avant l’ouverture de Lucy.

Perspectives et citations

Valerian Giesz, cofondateur et directeur des opérations chez Quandela, insiste sur l’importance d’accélérer la recherche d’algorithmes adaptés à cette architecture.  » Les algorithmes de machine learning quantique étaient bien adaptés à cette architecture, mais nous sommes confiants qu’il en reste beaucoup à explorer « , déclare-t-il.

Sur la comparaison des qubits, il rappelle qu’il faut considérer la connectivité, la vitesse d’opération et la stabilité :  » les supraconducteurs ont des connectivités de proche en proche alors que les qubits photoniques sont tous connectés les uns aux autres « . Il souligne également des collaborations en cours :  » Quandela travaille avec EDF pour améliorer la prédiction de la consommation d’énergie… [et] avec le Crédit Agricole pour améliorer les techniques de scoring des comptes. « 

Giesz voit Lucy comme une première étape destinée à renforcer la position de l’Europe dans la photonique quantique et à permettre le développement de nouvelles approches :  » Lucy positionne l’Europe en avance de phase au niveau mondial… Cela va permettre à l’écosystème européen de développer de nouvelles approches et solutions dédiées à la photonique. « 

Prochaines étapes

Les prochaines actions consistent à finaliser l’intégration de Lucy dans le centre HPC du TGCC, notamment via la plateforme hybride QAPTIVA développée par Eviden. Une fois cette intégration achevée, la plateforme sera ouverte à la communauté scientifique et industrielle. L’évolution du nombre de qubits ou des capacités futures dépendra des orientations de la stratégie quantique nationale et européenne.

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