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ChatGPT Atlas et la course aux navigateurs IA qui défient Google

Publié le 6 novembre 2025 • Intelligence Artificielle Internet

ChatGPT Atlas et la course aux navigateurs IA qui défient Google

OpenAI a présenté le 21 octobre ChatGPT Atlas, sa version d’un navigateur web conçu autour de l’intelligence artificielle. Dans un contexte où des acteurs comme Arc (2022), Comet de Perplexity (octobre 2025) et l’intégration de réponses générées par Gemini dans Google multiplient les offres, Sam Altman voit dans ces interfaces une des grandes révolutions d’Internet depuis « l’apparition des onglets ».

Qu’est‑ce qu’un navigateur IA ?

Ces nouveaux navigateurs reprennent des codes classiques — barre d’adresse, onglets — mais intègrent un assistant IA capable d’interagir directement avec les pages, de résumer un article, de rechercher dans l’historique ou d’exécuter des tâches à la place de l’utilisateur. Selon Julien Gourdon, consultant indépendant en SEO et en intelligence artificielle, l’objectif est clair : « qu’elle agisse à la place de l’utilisateur dans de nombreux cas ». Pour les abonnés payants, ChatGPT Atlas propose même un « agent » automatisé qui peut, par exemple, acheter une paire de chaussures ou réserver des vacances.

Usages et promesses

Les partisans de ces navigateurs insistent sur le gain de temps et la simplification des tâches dites « annexes » sans valeur ajoutée. Hanan Ouazan, responsable IA chez Artefact, estime que l’intégration d’outils d’IA au plus près des interactions web représente « un vrai avantage » pour les centaines de millions d’utilisateurs de ChatGPT et d’autres services similaires.

Risques et limites

Ces propositions soulèvent toutefois plusieurs enjeux :

  • Protection des données : un navigateur IA, en étant connecté au flux de navigation, a accès aux recherches, à l’historique et aux préférences, ce qui pose des questions de captation massive de données. Hanan Ouazan résume la stratégie : rendre l’IA point d’entrée sur Internet.
  • Fiabilité des réponses : les modèles peuvent produire des hallucinations ou renforcer des biais de confirmation. Des agents automatisés ne sont pas infaillibles ; en juillet, l’un d’eux a effacé par erreur une base de données importante d’une entreprise.
  • Cybersécurité : l’arrivée d’agents capables d’exécuter des actions ouvre la porte à des vulnérabilités comme les attaques de « prompt injection », qui pourraient provoquer des dysfonctionnements ou des fuites de données si une page malveillante manipule l’IA.

Quel avenir pour les navigateurs classiques ?

La course est lancée et préoccupe Google, qui reste leader : en septembre 2025, Chrome était utilisé par 63,8 % des internautes dans le monde, contre 22,3 % pour Safari. Le géant de Mountain View a préféré adopter une stratégie prudente après quelques déboires liés à des réponses IA inappropriées et cherche désormais à optimiser la qualité avant un déploiement massif, note Julien Gourdon.

Plus largement, ce ne sont pas tant Google ou Chrome en particulier que les navigateurs « classiques » sans IA qui pourraient perdre du terrain. Si les fonctionnalités s’avèrent pratiques et bien intégrées, la combinaison des données personnelles et de modèles entraînés sur les comportements des internautes risque de rendre ces nouveaux outils difficilement remplaçables.

Conclusion

Les navigateurs IA, incarnés aujourd’hui par des projets comme ChatGPT Atlas, promettent d’augmenter l’efficacité de la navigation et d’automatiser des tâches. Ils soulèvent en parallèle des interrogations fortes sur la confidentialité, la robustesse des réponses et la sécurité. Leur adoption dépendra autant de la valeur ajoutée réelle apportée aux utilisateurs que des garanties apportées sur la protection des données et la fiabilité des agents.

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